Le milieu atlantique

Le milieu océanique

Signalons quelques différences essentielles entre Atlantique et Méditerranée:

-la salinité de l'Atlantique est plus basse qu'en Méditerranée (35°/°° contre 36,4°/°° à 39, 5°/°°)

-la température bien que la Dérive Nord-Atlantique issue du Gulf Stream réhausse la moyenne des températures annuelles de 6 à 10 °C sur les côtes atlantiques françaises (par rapport aux régions littorales américaines situées à la même latitude), les eaux profondes en Atlantique ont une température moyenne de 3 à 4 °C en hiver contre 13°C en Méditerranée.

-le brassage des eaux est plus rapide et plus important dans l'Océan grace à l'existence de grands courants, de différences de température importantes entre la surface et les eaux profondes; en hiver les remontées de sels nutitifs sont beaucoup plus efficaces.

courants atlantiques
Les courants marins dans l'Atlantique Nord.

-les marées sur les côtes atlantiques sont fortes et les algues qui peuplent l'estran ou "zone de balancement des marées" sont soumises à des conditions écologiques très sévères (longue durée des émersions, effets prolongés du soleil, du vent, apports d'eau douce entrainant une dessication poussée..)

Les peuplements animaux et végétaux du milieu océanique

1. Zonation verticale du domaine benthique
Les êtres vivants benthiques (fixés sur le fond) se répartissent en étages aux peuplements caractéristiques. Les limites entre les étages correspondent à des variations des conditions écologiques du milieu. Les petits fonds qui reçoivent suffisamment de lumière pour permettre le développement de végétaux chlorophylliens, constituent le système phytal qu'on divise en plusieurs étages:

étages

HMVE = Haute mer de Vives Eaux; HMME = Haute mer de Mortes Eaux
BMME = Basse Mer de Mortes Eaux; BMVE = Basse Mer de Vives Eaux

II = L'étage supralittoral. Mouillé par les embruns et les vagues déferlantes.

III = L'étage médiolittoral. Immergé par hautes eaux et mouillé par les vagues à basses eaux.

IV = L'étage infralittoral. Toujours immergé, sa limite inférieure est la limite compatible avec la vie des algues pluricellulaires photophiles (="amies de la lumière" qui exigent une intensité lumineuse importante pour se développer) et des Posidonies.

V = L'étage circalittoral. Toujours immergé, sa limite profonde est la limite compatible avec la vie des algues pluricellulaires sciaphiles plus tolérantes pour les faibles éclairements.

Les grands fonds constituent le système aphytal caractérisé par l'absence de lumière et donc de végétation chlorophyllienne; ils comprennent 3 étages:

VI = L'étage bathial qui correspond aux peuplements occupant le talus continental et la pente qui se trouve au pied de ce talus,

VII = L'étage abyssal comprend les peuplements de la grande plaine où dominent les fonds meubles ,

VIII = L'éage hadal
qui englobe les ravins et les fosses profondes.

2. Répartition horizontale.

On distingue selon la profondeur et la nature du fond. :
-une province néritique peu profonde qui recouvre le plateau continental, jusqu'à une profondeur de -200 mètres, où les peuplements sont riches et variés et

-une province océanique au large où les eaux sont assez pauvres.

Chacune comprenant:

-un domaine pélagique où se trouvent des organismes vivant librement dans les eaux; ils sont, soit passivement entraînés par les vagues et les courants constituant le plancton soit capables de se déplacer indépendamment des courants, ils constituent alors le necton soit flottant à la surface des eaux (neston).

-un domaine benthique où vivent des organismes fixés sur le fond (sessiles), près du fond (sédentaires ou vagiles) ou encore enfouis dans les sédiments (fouisseurs).

Les algues dans l'Océan et en Méditerranée

Les côtes atlantiques françaises comme les côtes méditerranéennes font partie de la même région biogéographique, la région méditerranéo-atlantique de climat chaud.

Aussi, un lot d'espèces communes (> 60%?), le plus important d'ailleurs, se retrouve-t-il aussi bien dans l'Océan qu'en Méditerranée où dans certaines zones on rencontre des Laminaires si caractéristiques de l'Océan. De nombreuses espèces ont, dès la fin du tertiaire, pénétré en Méditerranée par le détroit de Gibraltar.

Signalons des espèces originaires de mers chaudes (mer Rouge, Atlantique tropical et subtropical, Océan Indien, Océan Pacifique) comme Halimeda tuna, Udotea petiolata, Acetabularia acetabulum, Caulerpa prolifera ...... ou des espèces cosmopolites qu'on retrouve dans toutes les mers du monde comme Ulva lactuca, Codium dichotomum, Colpomenia sinuosa, Scytosiphon lomentaria ... ce qui suppose des relations entre ces différentes zones au cours des temps géologiques.

Notons qu'un petit lot d'espèces différentes se retrouvent en Méditerranée et dans l'Océan. Ces espèces qui occupent les mêmes niches écologiques dans 2 mers différentes sont dites vicariantes: citons le cas de Phyllophora épiphylla en Atlantique nord et Phyllophora nervosa en Méditerranée

Un nombre d'espèces assez important dites endémiques, présentant des liens de parenté évidents, se retrouvent dans l'une des 2 mers; c'est le cas Cystoseira stricta, espèce méditerranéenne qui dériverait de Cystoseira tamariscifolia, espèce d'origine atlantique qui aurait pénétré en Méditerranée en subissant des modifications dûes aux contraintes différentes du nouveau milieu. Citons aussi le cas des endémiques méditerranéennes (20 à 25% du total!) comme Rissoella veruculosa ou de la Posidonie, phanérogame marine (plante à fleurs) du genre Posidonia océanica! le végétal emblématique de Méditerranée.

Le détroit de Gibraltar continue à alimenter la Méditerranée, y compris en "espèces venues d'ailleurs" comme Asparagopsis armata, originaire du Pacifique, Codium fragile ou Colpomenia peregrina .

Notons d'autres "envahisseurs" en Méditerranée, arrivés par le canal de Suez ("espèces lessepsiennes") venant de la mer Rouge comme Halophila stipulacea ou introduites accidentellement comme Sagarsum muticum (originaire du Japon) ou Caulerpa taxifolia ("une création ?" d'un aquarium européen)....